En Angleterre

Georges est parti en Angleterre après le 14 mai (sa dernière lettre en Afrique du Nord) et est arrivé avant le 4 juin en Angleterre. Je n’ai pas trouvé de lettre où il aurait raconté son voyage, soit qu’elle ait été perdue, soit que la censure l’ai bloquée. On peut se faire une idée de ce que fut ce voyage en lisant ce récit.

Juin 1944

Le 4 juin, on a un portrait des anglais, du paysage, et le récit d’une partie de tennis. Il demande à son épouse de lui envoyer un agenda pour qu’il puisse tenir un journal de sa guerre. Dommage qu’il ait disparu.

Le 6 juin, c’est une bouffée de patriotisme, avec l’ante du débarquement en Normandie, et celui de la chute de Rome. Sa division qui appartient à la 3e armée américaine est prévue pour partir prochainement au front.

Le 8 juin, Georges, avec la 2e DB, semble en vacances : shopping, tennis, la guerre ne transparait qu’à travers le rationnement.

Le 10 juin, l’armée continue de se préparer. Georges parle de ses fonctions, espère obtenir le commandement d’un escadron de réparation.

Deux courriers dans la même enveloppe, le 16 et le 17 juin, où il est surtout question de boulot et d’un double mixte dont Georges et sa partenaire ont gagné tous les sets. Il évoque aussi ses progrès en anglais (hum!)

Le 18 juin, une courte et curieuse lettre, pleine d’excuses, et signée André. Ils avaient des conventions pour communiquer, je pense que le choix des prénoms est significatif, Eugène pour le combat, mais André ?

Le 19 juin, il annonce sa mutation, ce qui ne le réjouit pas, vers un centre d’instruction, plus en rapport avec ses capacités, mais qui le renvoie sous la tente à une trentaine de kilomètres, dans un village où il n’y a pas de court de tennis. Comme quoi, les héros…

Le 20 juin, il évoque ses nouvelles fonctions, former et orienter les nouveaux rejoignant la division. Il présente les insignes qu’il envoie à ses filles et dont il sera question dans une autre lettre, insigne bleue avec la carte de France et La Croix de Lorraine.

Le 21 juin, Georges parle de la remise des écusson de la 2ème DB. Le sien porte le numéro 637, et il en est très fier.

Le 23 juin, Georges parle des officiers dont il partage la vie (popote, guitoune…), de son niveau d’anglais et aussi de sous, délégation de solde, virement… La vie ne devait pas être simple à Safi. Ah si, il a trouvé un petit terrain de tennis au village voisin !

Le 25 juin, il présente son escadron, 250 sous-officiers et soldats, essentiellement des Kabyles. Il est satisfait de son affectation, mais commence à tarder le départ pour la France, et surtout l’annonce de la naissance de Jean-François.

Cette lettre du 26 juin est intéressante à plus d’un titre. En trois parties, la première où il parle de sa femme et de leur entente mutuelle, la deuxième où il apparait que c’est Yvonne qui l’a poussé à s’engager dans l’armée de Leclerc, et la troisième où il imagine de façon comique l’après-guerre en famille. C’est Paulette qui trinquera, bien sûr.

Le 27 juin, des remarques sur des gens sur lesquels il ne faut pas compter, et ce pays qu’il trouvait si beau au début, et si froid au bout d’un mois. Yvonne lui a semble-t-il fait des reproches (jalousie) auxquels il répond.

Le 30 juin, il dit quelques mots sur un exercice nocturne et sur les magasins bien approvisionnés en Angleterre.

Le 1er juillet, c’est une longue lettre tranquille où Georges décrit sa vie dans un camp, du côté de Hull.

Le 3 juillet, il annonce que sa compagnie va recevoir du renfort. Il parle aussi de la naissance de Jean-François, dont il imagine l’arrivée à la maison.

Le 6 juillet, toujours beaucoup de travail, une nouvelle installation, dans un hébergement en dur cette fois.

Le 10 juillet, Georges décrit avec de nombreux détails son rôle dans ce camp, et décrit la ville anglaise voisine.

Le 14 juillet est doublement férié cette année, puisqu’il apprend par lettre la naissance de Jean-François. Il est manifestement heureux, fier, etc… et décrit sa journée de fête.

Le 16 juillet, il est encore dans la joie de la naissance de Jean-François, donne des conseils, mais raconte aussi des invitations dans des familles anglaises.

Le 17 juillet, toujours Jean-François, il y a aussi un passage sur Lulu, et on aimerait savoir ce qu’elle a pu écrire…

Le 19 juillet, un feuillet unique, beaucoup de travail et une allusion à un départ prochain, ainsi que des nouvelles de connaissances de mamie, sans doute.

Le 19 juillet, toujours consignés. On apprend au détour d’un paragraphe l’attentat contre Hitler, et Georges évoque des insignes que ses filles doivent porter fièrement, disant que les anglais aussi les portent.

Le 24 juillet, deux lettres le même jour, la première anecdotique, il y est question d’une scène de jalousie que lui aurait faite Yvonne. La seconde est codée. André s’en va rejoindre Eugène dans le sud… André, c’est lui, il a écrit il y a longtemps une lettre où il explique à Yvonne, avant leur mariage, ou juste après, qu’il porte trois prénoms, André pour la famille, Georges pour les amies, et Eugène quand il doit se battre. Je la mettrai en ligne ailleurs.

Le 27 juillet, lettre de transition, Georges est toujours dans ce beau pays où les femmes sont laides et les maisons toutes pareilles, en route pour…

Le 28 juillet, Georges raconte tout le bien qu’il pense des anglais, raconte son voyage en train, explique que c’est sa dernière lettre (une de plus !) d’Angleterre

Le 31 juillet, toujours en Angleterre, dans un bois. Le format du courrier est inhabituel, sans doute réglementaire avant un départ pour le front (la dernière lettre du condamné?)

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