La famille Lacroix

Je dispose de peu d’informations sur la famille Lacroix.

Il y a mon arrière-grand-père, Léon Émile Lacroix, né le 24 avril 1888 à Veyras, En Ardèche, dont je ne possède que deux photos, toutes deux prises en Tunisie, alors qu’il faisait son service militaire dans les zouaves, entre novembre 1904 et juillet 1907, son acte de naissance, sa fiche sur Mémoire des Hommes et son livret militaire. Pas de photo d’enfance, pas de photo de mariage. Marié avec Berthe Moyon en 1908, il aura deux enfants , Léon Émile né en 1910, décédé en 1940 dans la Somme (cf. article ici) et ma grand-mère Yvonne née en 1911. Mobilisé en août 1914, il est porté disparu le 22 septembre 1914 dans l’Est, au lieu dit Bois de Cheppy. (cf article détaillé ici)

J’ai beaucoup plus d’information sur sa soeur Daria Lacroix, qui a épousé Marius Coutas, lequel sera lui aussi tué sur le front en décembre 1914 (cf. le même article). Les deux veuves resteront proches et les enfants de Daria, Roger et Simone, sont présents sur des photos avec Yvonne.

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Des photos de famille : les Moyon

Je mets ici quelques photos de cette branche de la famille se rattachant à notre grand-mère, Yvonne Blanchard

Papi pilleur

Les guerres sont toujours des périodes où le droit est malmené. Le vainqueur s’approprie les biens du vaincu. Pour son enrichissement personnel, pour compenser, par vengeance ou simplement en souvenir… Papi n’a pas échappé à la chose puisqu’il raconte tout au long de sa campagne de France ce qu’il a pu glaner ici ou là. Cela va du papier pour sa correspondance aux vins d’Alsace ou de Champagne.

Son arrivée au nid d’aigle d’Hitler, à Bertchesgaden, est racontée dans cette lettre du 5 mai 1945. Il y liste tout ce qu’il a chapardé dans les pièces et les bureaux. Ces objets ont été éparpillés chez les uns et chez les autres, ou ont disparu.

En voici deux. Une porcelaine…

Et puis ce gros livre…

J’en mettrai plus tard quelques images plus précises.

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Tim Clifford

Il n’est pas de la famille, mais c’était un ami proche de Georges, qui a bien connu la famille à partir de 1942 à Safi, qui a croisé Georges pendant la campagne de France, en Alsace, en 1945. Il ont correspondu longtemps, Georges ayant même pensé s’installé aux États-Unis à un moment (cf. ses courriers). Il se sont retrouvés à Fréjus en 1991, sans doute leur dernière rencontre.

Je ne pensais rien écrire sur lui, et pourtant, en relisant sa dernière lettre, je me suis rendu compte que Paulette et Virginie était à cette rencontre. Gigi doit certainement s’en souvenir. Qu’elle n’hésite pas à compléter.

Georges et son ami Clifford en uniforme, Safi, 1943.

Quelques photos trouvées dans les papiers de papi., du mariage de Tim avec Fran (la seconde est annotée Voyage de noce, July 46, Laurentian Mountains, Canada.

La lettre, datée de 1991, en anglais, qui fait suite à cette rencontre à Fréjus, et où il est question d’une jeune Virginie (she is like an angel) qui a l’âge qu’avait Paulette en 1942. Virginie, tu es invitée chez eux, pour parfaire ton anglais, si c’est bien toi !

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Adolescence

Roger a passé une partie de sa scolarité comme interne, d’abord à Quimperlé, puis à Pontivy, à Lannion, à Vannes et même à Angers. Sa mère avait gardé les lettres qu’il écrivait à ses parents. Elles sont sans grand intérêt, la seule révélation qu’elles nous proposent étant la relation étonnante de mon père avec l’orthographe. Il y est surtout question de notes, de nourriture ou de vêtement et de questions sur ce qu’il se passe à Belle Ile. Cette période n’a sans doute pas été la plus heureuse de sa vie.

Il rentrait à Belle-Ile à Noël et pour les vacances d’été, passait quelquefois des week-end chez sa tante Jeanne, à Baud. Voici quelques unes de ces lettres.

Un courrier de Quimperlé, quand il était encore au collège. Difficile à dater, 1937 ou 1938. Son orthographe est pour le moins fantaisiste.

Une lettre que je situerai en janvier 41, typique de celles qu’il écrivait à l’époque, la bouffe, la santé, les nouvelles de la famille.

Celle-ci est datée de 1943, de Lannion. Elle est intéressante parce que Roger y évoque les « biens » qu’il faudra sauver si l’usine est bombardée par les anglo-américains : son vélo, son matériel de pêche, ses revues Signal et Pierrot, et sa longue vue. A noter qu’il y a une remarque politique ce qui est rarissime dans ces lettres.

Enfin, ce curieux télégramme daté de décembre 44, où il annonce avoir eu son bac. Il est alors à l’école normale d’Angers, et la réponse de ses parents, datée de mai 45, fait référence à son départ pour le service militaire je pense, à lier avec ses photos de guerre.

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Codicille

C’est un texte que j’ai écrit en juin 2012, après une visite à Hyères. C’est un texte subjectif, comme tout ce que j’écris, mais qui va bien là., je crois

L’autre jour, à Hyères, je parlais de vieilles photos et là brusquement, ma mère a laissé percer une émotion rare. Lui sont revenus la douleur de la perte de sa soeur, le peu de cas qu’il a été fait de sa douleur à l’époque. Elle avait dix-neuf ans, à peine sortie de l’école normale, son père l’a faite rentrer à la maison, afin qu’elle prenne soin de sa mère, effondrée, de son petit frère, tout juste quatre ans. Pas de liberté, son autre soeur toujours en pension, personne ne lui a pris la main, personne ne l’a consolée.

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Et puis ces trois années adolescentes, passées à l’internat, d’où l’on ne sortait qu’à Noël et pour les grandes vacances. Des dimanches en solitaire, à rêver aux amies retournées en famille. Et des détails, l’uniforme, peu seyant, le chapeau, remplacé par un bérêt qu’on pouvait glisser dans la poche, les rares sorties avec des amis de la famille… Voilà la raison de ces photos toutes prises à Rabat, loin de Safi la souriante. Moi, j’ai choisi une photo qu’on imagine colorée, la sortie des classes, joyeuse, arrogante.

Le souvenir qu’elle garde de son père, de mon grand-père ? Sa dureté surtout, la dureté de sa terre natale. Et malgré tout le sourire. C’est à Safi qu’elle a croisé mon père, qui la fera sortir de la prison familiale, jusqu’à la mener au mariage.

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Un autre été 51

Ces lettres sont le pendant des lettres que Roger a envoyé à Paulette pendant l’été 51. Elle donne une idée de ce que pouvait être la vie de Paulette à vingt ans, de ses activités, de ses rapports avec ses parents et elles éclairent également les courriers de Roger. Il faut se rappeler que leur fiançailles ont été conclues cette année-là pour un mariage au printemps 52.

Premier courrier, encore à Safi, juste après le départ de Roger.

On sait dans cette lettre que les courriers qu’elle reçoit sont lus par toute la famille. C’est dans cette lettre que l’on comprend qu’elle va passer l’été à réviser puisqu’elle est au rattrapage du bac en septembre.

Premier courrier de l’Ouka, raccourci pour l’Oukaïmden, ou elle enverra cette carte, sans date.

Dans ces pages, elle revient sur les activités, la vie dans ce camp de vacances, où elle révise, s’amuse, et participe peut-être aussi à l’encadrement des jeunes.

Un article de journal annoté envoyé par Paulette à Roger, un clin d’oeil qui répond à ses lettres sur la pluie à Belle-Ile.

Dernier courrier de l’Atlas avant le retour à Safi.

Quelques unes des photos dont parle Paulette dans sa lettre.

De retour à Safi, la fin de la lettre est au début, comme souvent chez elle.

La fin de l’histoire, avec ce télégramme reçu par M. Blanchard. Elle a bien travaillé cet été-là.

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Un été 51

À l’été 1951, Roger quitte Safi pour aller passer les vacances à Sauzon, dans sa famille. Le voyage se fera en 4Cv et le séjour sera vagabond, puisqu’il ira voir sa soeur aux Sables d’Olonne, des amis à Biarritz, et longera la côte en prenant son temps. Dans ses bagages il emporte un peu de mélancolie, puisqu’une relation amicale se construit avec Paulette, partie en colonie de vacances à l’Oukaïmden avec sa famille.

Le résultat, ce sont ces lettres, que Paulette a gardées, où Roger raconte son île et se dévoile de façon charmante. Il y évoque dans l’une des cartes postales, qui ont hélas été égarées, qui accompagnaient ses descriptions. Il y a également des cartes postales qui jalonnent ses voyages.

Deux cartes envoyées d’Espagne, le début du voyage.

Toutes une série de cartes postales au dos desquelles il raconte son périple à travers l’Espagne à bord de sa 4Cv.

Le voyage continue au dos de ces cartes postales.

Dans cette première lettre, il évoque son voyage, la pluie à l’arrivée et parle un peu de son île.

Comme il le dit dans sa lettre précédente, il a fait un tour aux Sables d’Olonne.

Lettre où la fin du texte se retrouve au début, lettre où il raconte les Sables d’Olonne, mais où on sent sa passion pour Belle-Ile et pour la mer. Paulette aussi donne une image d’elle très sportive.

Cette lettre est marquée par la météo, pluvieuse et pleine de nostalgie. Elle explique pour partie la lettre précédente (l’histoire du marteau) et annonce la suivante qui parlera de la fête des écoles. Mais c’est surtout l’absente qui apparaît en filigrane.

Le récit de la fête donnée sans doute à Sauzon, où l’on apprend que Roger dansait, jusqu’à cinq heures du matin ! On apprend aussi que Paulette jouait du piano, à l’époque. Il donne quelques informations sur des régates internationales à Belle Ile et sur un meeting aérien (qu’il faut peut-être relier à des photos qu’il avait prises). Et il donne l’itinéraire de son retour.

Dernière lettre avant le départ. Il semblerait que l’été 1951 ait été mémorable côté pluie, et Roger s’inquiète même de savoir si le bateau pourra faire la traversée de Le Palais à Quiberon. Il a hâte de retrouver le soleil, et sans doute plus…

Cette carte est peut-être la dernière avant son retour ou la dernière de son voyage aller.

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