En garnison à Troyes

Georges va passer un mois à Troyes, en attente d’être envoyé au front. La guerre est loin pendant cette période. Quelques photos et les lettres au-dessous :

Le 24 septembre, une courte lettre annonce son arrivée à Troyes, avec des remarques sur le temps et les gens. Il doit aussi participer à une cérémonie religieuse pour les otages fusillés par les allemands, nombreux. Il fait froid. Il utilise pour la première fois un de ces papiers à lettre de récupération improbable.

Le 27 septembre, lettre pressée, redite de la précédente, le vaguemestre n’attend pas.

Le 28 septembre, un court message pour annoncer son départ pour Privas, où il pourra enfin enfin voir la famille.

Le 30 septembre, il écrit cette longue lettre pour parler de sa visite à la famille, à La Voulte, Vals et Privas. Il y est question de sa famille, mais aussi de la vie sur place, de la route, des résistants rencontrés, jeunes de 16 à 20 ans. C’est l’opinion d’un officier d’une armée régulière qui est donnée là et qui est étonnante.

Le 3 octobre, Georges est de retour à Troyes. Il revient sur son voyage, parle aussi de personnes rencontrées, de ceux qui s’engagent et en veulent, d’un autre qui parle mais ne veut prendre aucun risque, représentatif selon Georges de l’ambiance en France semble-t-il.

Le 5 octobre, Georges revient d’une virée en voiture près du front, sans dire pourquoi bien sûr (raison de service) mais décrit les Vosges, les routes entre Troyes et sa destination, du côté de Mirecourt ou d’Epinal.

Le 8 octobre, donne quelques nouvelles de la guerre. Son bataillon est dissout et va venir en renfort au front, en raison de lourdes pertes. On a aussi une idée des problèmes financiers que rencontre la famille à Safi.

Le 9 octobre, une lettre où Georges raconte un peu sa vie et se livre à des digressions sur l’état de la France, état politique et économiques. Cette fois il est question de sa Citroen 6 cylindres…

Le 11 octobre, c’est un courrier domestique, des colis, des informations pratiques. On y trouve une remarque sur le caractère « pas diplomatique » d’Yvonne, qui a écrit à l’administration militaire, lettre qui est redescendue par la voie hiérarchique à Georges.

Le 16 octobre, c’est l’histoire de deux pieds nickelés, Georges Blanchard et son ami Tim Clifford, qui se retrouvent, déjeunent ensemble et décident d’aller faire un tour à Paris. La pluie (l’alcool?) aidant, la voiture finit sous un camion. Hilarant.

Lettre du 18 octobre d’un convalescent. Peu d’informations, sinon qu’il fume des Camel et qu’il demande à son épouse si elle a repris « goût de fumer », auquel cas il enverrait quelques cartouches. Il parle aussi des deux ardéchois qui l’ont rejoint.

Le 20 octobre, Georges est toujours coincé par sa blessure, il ne pourra pas rencontrer Le Gal de Gaulle qui débarque à Troyes. Il évoque le futur, après la guerre, quitter Safia, pour une grande ville, la Côte d’Azur ou Privas. Et il compte gagner de l’argent !

Le 23 octobre, Georges retourne à Paris avec son ami Clifford. Où on apprend que la guerre, c’est surtout une succession de bons repas, la conduite de belles voitures, et l’attente, toujours, d’un départ pour le front.

Le 25 octobre, le départ se précise. Georges raconte une visite qu’il a fait à son ami américain, parle beaucoup de sa famille, donne des conseils. Il se plaint de l’hiver en France, réclame des chaussettes en laine, et insiste auprès de sa femme pour une installation sur la Côte d’Azur après la guerre.

Le 27 octobre, toujours dans les bagages, quelques remarques au sujet de son frère Lucien, et un repas d’adieu à la Préfecture. Georges a oublié d’embrasser la bague de l’évêque, et a mangé de la glace au chocolat. Toujours froid et pluie.

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