La 4CV

C’est sa première voiture. Elle a été importante à plus d’un titre. Elle lui a donné une liberté de circulation extraordinaire pour l’époque, lui permettant de visiter l’Espagne, le Portugal, le Maroc. Elle lui a surtout permis de séduire Paulette, qui a appris à conduire avec elle, ce qui est surprenant quand on connait la suite.

Il l’a achetée en France, et a tout de suite rejoint le Maroc au volant de sa voiture. Il existe tout une série de carte postales qui évoquent l’achat de la 4CV et sa première traversée de l’Espagne.

On apprend dans cette carte qu’il a pris livraison de sa voiture à Paris le 4 août 1950.

La voilà, dans la cour de l’usine de Sauzon, immatriculée en TT.

Quelques étapes de son voyage vers le Maroc, ponctuées par l’envoi de cartes postales. Il a également pris des photos sur la route, en voici quelques unes.

La première été prise à La Rochelle, les deux autres en Espagne, le 22 à Aranjuez et le 24 à Carmona.

Et voilà la 4CV arrivée au Maroc. Il faut imaginer cette petite voiture qui n’avait pas de climatisation rouler dans la chaleur torride du Maroc ou de l’Espagne. Roger en parle dans ces deux cartes envoyées lors de son deuxième voyage retour, à l’été 1951.

Retour

Des lettres de Joseph Blanchard

Écrites en 1947 et 1957, elles laissent transparaître la solitude d’un homme fier. Il est veuf depuis 1944, sa fille ainée vit à Paris, l’autre à Châlons, ses trois fils sont au Maroc. Elles ne sont pas nombreuses, soit qu’elles aient été rares, soit qu’elles aient été égarées. On y trouve quelques informations sur la famille. On distingue en filigrane un homme droit, peut-être rigide, mais attentif à sa famille.

Les voici :

Deux lettres pour 1947

Dans ces deux lettres il évoque ses difficultés, seul, à tenir à la fois la boutique pour vendre, et le laboratoire pour préparer, ce qui l’amène à mettre sa boutique en gérance et à s’intaller dans une villa dont un médecin occupe le rez-de-chaussée-de-chaussée.

Trois lettres en 1949

Les trois lettres évoquent les difficultés financières de Joseph, liées à la gérance de sa confiserie. La première montre aussi sa difficile relation aux autres (cf. les remontrances pour avoir transmis sa lettre à Paulette et Lulu à la fin de la missive). On trouve aussi un portrait rapide de Paulette, « droite, modeste, gentille, aimante »

Une lettre en 1952 et deux en 1953.

Dans ces lettres, en partie écrites lors d’un séjour chez sa fille Jeanne, on parle de moi, directement, un nouveau petit-fils (ou petite fille, pas d’échographie à l’époque) indirectement, puisqu’il est demandé à Paulette de se reposer. On sait également que les vacances de Noël se sont passées à la neige, où tout le monde, mais Lulu et Roger en particulier, s’est éclaté.

Et pour finir une carte postale de 1957 et une lettre de la même année.

Dans la première lettre, nous avons des informations sur trois de ses enfants : Lucien, qui vient d’échapper à « une attaque », peut-être liée à son mode de vie, puisqu’il est question de grande leçon (souligné), et qui va devoir marcher avec une canne. Sa seconde fille, Jeanne, qui ne va pas bien. Antoinette, l’ainée, dont il est sans nouvelles depuis trois ans. Enfin, il parle de lui, de ses rêves, réalisés ou non, de sa force de caractère, de sa santé qui décline, de ses 84 ans qui s’approchent.

Il est décédé en août 1957 sans atteindre ses 84 ans.

Retour

La famille Lacroix

Je dispose de peu d’informations sur la famille Lacroix.

Il y a mon arrière-grand-père, Léon Émile Lacroix, né le 24 avril 1888 à Veyras, En Ardèche, dont je ne possède que deux photos, toutes deux prises en Tunisie, alors qu’il faisait son service militaire dans les zouaves, entre novembre 1904 et juillet 1907, son acte de naissance, sa fiche sur Mémoire des Hommes et son livret militaire. Pas de photo d’enfance, pas de photo de mariage. Marié avec Berthe Moyon en 1908, il aura deux enfants , Léon Émile né en 1910, décédé en 1940 dans la Somme (cf. article ici) et ma grand-mère Yvonne née en 1911. Mobilisé en août 1914, il est porté disparu le 22 septembre 1914 dans l’Est, au lieu dit Bois de Cheppy. (cf article détaillé ici)

J’ai beaucoup plus d’information sur sa soeur Daria Lacroix, qui vivait à Meysse, qui a épousé Marius Coutas, lequel sera lui aussi tué sur le front en décembre 1914 (cf. le même article). Les deux veuves resteront proches et les enfants de Daria, Roger et Simone, sont présents sur de nombreuses photos avec Yvonne.

(*) Concernant le cousin d’Yvonne, Roger Coutas, j’ai trouvé cette notice dans un ouvrage paru en 1945, « L’Ardèche martyre » : À Meysse, le 21 Février 1944, cinq voitures de la milice arrivèrent dans le village vers 12h30. Les miliciens procédèrent aux arrestations de COUTAS Roger, 32 ans, BARRAL Arsène, 47 ans, RICOME Eugène, 43 ans, et VALETTE Georges, 45 ans. Tous conduits au Fort-Montluc, puis à COMPIEGNE, ils quittaient cette dernière localité pour l’Allemagne le 15 Juillet 1944.

Retour